DECRYPTAGE: FAUT-IL CRAINDRE POUR LES ACTIONS SIB ?

Cet article s’adresse à toutes les personnes qui ont acheté les actions SIB et qui s’inquiètent devant le repli du titre depuis quelques jours.

FAUT-IL CRAINDRE POUR LES ACTIONS SIB ?

Le 18 juillet 2016, l’Etat de C.I a mis en vente 2 000 000 actions qu’Il détenait dans la banque SIB. Cette opération a été très bien accueillie et tous les titres se sont écoulés le même jour. Toutefois au passage au marché secondaire, le titre ne s’est accru que de 78% après 9 séances avant d’entamer une petite descente. Cette progression différente de celle constatée habituellement sur la BRVM (175% en 15 séances avec BOA MALI, 202% en 17 séances avec TOTAL SENEGAL) pousse à la réflexion.
Comment peut-on expliquer le ralentissement du cours de l’action SIB et que faire aujourd’hui ?
I- DES CAUSES PROBABLES

Il n’est pas toujours évident d’expliquer le comportement à court terme des intervenants sur une valeur. Toutefois, nous avons des pistes de réponses.

1- Le nombre élevé d’actions mis en vente
2 000 000, c’est le nombre d’actions mis en vente à l’occasion de l’OPV de la SIB. C’est cinq fois le volume émis par BOA MALI à l’occasion de son introduction en décembre 2015 (400 000 actions), sept fois plus que celui de TOTAL SENEGAL en octobre 2014 (290 000) et dix fois celui de BOA SENEGAL en octobre 2014 (200 000). Avec une telle quantité, de nombreux souscripteurs ont pu  obtenir des actions malgré la clôture anticipée de l’opération. Dans ce scénario, il y’a eu un élan moins important au marché secondaire parce que chaque investisseur disposait déjà d’une certaine quantité d’actions (même si certains ont tenté de renforcer leurs positions)

2- L’inexpérience des investisseurs

Il y’a eu une très bonne communication sur cette opération en Cote d’Ivoire. Ainsi de nombreuses personnes qui ne connaissaient pas la bourse ont fait leurs premiers pas dans ce domaine en achetant des actions SIB. Dans ces conditions, lorsque l’action a atteint 24 945 après 7 séances, ces personnes se sont retrouvés avec une plus-value latente de plus de 10 000 par action (NB : j’ai des étudiants qui ont 50, 70, 180 actions) qu’ils pouvaient encaisser simplement en lançant un ordre de vente. Le problème est que ces personnes ne savaient pas deux choses. Une action passée au marché secondaire peut progresser jusqu’ 200% dans les mêmes conditions (exemple TOTAL SENEGAL) et un fort mouvement vendeur sans contrepartie équivalente peut enrayer une tendance haussière.

3- L’appétit des investisseurs face aux multiples bonnes opérations

L’année 2016 peut être considérée comme bénie pour notre marché. En effet, en rajoutant NSIA BANK, le BRVM aura accueilli 5 nouvelles valeurs entre décembre 2015 et décembre 2016. Dans ces conditions, les investisseurs qui désiraient participer à toutes ces opérations ont dû adopter une gestion particulière de leurs capitaux. Selon les rumeurs NSIA BANK devrait entrer sur le marché en décembre 2016. Pour mobiliser les fonds pour souscrire à cette OPV, certains investisseurs ont probablement décidé d’encaisser leurs plus-values sur la SIB à partir du seuil de 100% de croissance. En effet, sur les 9 premières séances de cotation, 9 473 titres SIB ont été échangés au total. Par contre, le 10 novembre, jour « probable » de l’atteinte des 100%, le volume de titres échangés a explosé (39 975). Cela signifie qu’il y’avait un grand nombre d’ordres de vente dans le carnet pour ce niveau de prix. Malheureusement, il n’y a pas eu de contrepartie suffisante ce qui a entrainé un repli du cours.
Il existe probablement d’autres causes mais ce sont celles-ci que nous avons pu identifier à ce jour.

II- COMMENT SE POSITIONNER DANS UNE TELLE SITUATION?

L’attitude à avoir sur un titre donné est fonction de votre objectif général en tant qu’investisseur.
Si vous êtes spéculateur
En se basant sur les historiques de la BRVM, on peut remarquer les 3 dernières OPV (BOA SENEGAL, TOTAL SENEGAL et BOA MALI) ont toutes franchi la barre des 100%. Certes, cela s’est fait en moins        4 mois à partir de la date de l’OPV, mais le contexte était différent (il n’y avait pas une collusion d’opportunités comme en 2016). Vous pouvez donc maintenir votre objectif de 100% en prolongeant le délai d’observation (jusqu’à fin décembre 2016 par exemple). Cela permettra de profiter de la demande des investisseurs désireux de consolider leurs positions, demande qui se manifestera certainement avec la stagnation du titre. Toutefois, vous ne devez pas perdre de vue l’OPV probable de NSIA BANK. Cette opération pourrait capter l’attention des investisseurs au détriment des titres SIB.
SI vous êtes investisseur (long terme)
Pour rappel, le but de ce type d’acteur est de générer des revenus sur le capital placé et obtenir une croissance sur le long terme. Vu sous cet angle, il n’est pas nécessaire de regarder les fluctuations de chaque séance. Pour mieux expliquer ma pensée, regardons le cas de l’OPV de BOA COTE D’IVOIRE.
Lancé le 12 janvier 2010, cette opération avait pour but de céder 120 000 actions de cette banque au prix de 25 000 l’unité. Proposé au marché secondaire le 7 avril 2010, l’action n’a progressé que de 20% jusqu’à la fin de l’année 2010 finissant à 30 000. En 2011, elle a stagné et a terminé l’année à 28 000. Durant l’année 2012, elle a eu une croissance de 28% clôturant à 37 000 au 31/12/2012. En 2013, elle a fait beaucoup mieux avec une hausse de 72% terminant à 64 500 au 31/12/2013. En 2014, elle a eu avec une progression intéressante de 40% achevant sa course à 90 000 l’action. En 2015, elle est restée sur le même rythme avec 38% de croissance, clôturant l’année à 125 000. Au 07/04/2016, l’action s échangeait à 190 000
Comme vous pouvez le voir, le titre BOA CI n’a JAMAIS progressé de 100% en une année. Mais si vous observez bien du 07/04/2010 au 07/04/2016 il a augmenté de 660%. Autrement dit ceux qui ont acquis l’action à l’OPV ont multiplié par 6 leur capital en 6 ans sans que l’action ne croisse de 100% par an nécessairement. Mieux, la société BOA CI verse un dividende de 6 200 par action. Pour un titre acquis à 25 000, les actionnaires obtiennent un rendement de 25% sur leur capital.

Voici ce qu’un investisseur digne de ce nom recherche et pour obtenir cela, il faut être concentré sur l’entreprise et non l’action, sur son activité et non son cours de bourse. Ainsi, concernant la SIB, la question à se poser est COMMENT VA LA BANQUE ET QUELLES SONT SES PERSPECTIVES ?

L’agitation sur le titre SIB tient en partie au fait que la majorité des personnes ayant acquis ces titres ne sait pas comment se positionner (investisseur ou spéculateur) et ce qui doit capter leur attention. C’est la raison pour laquelle nous organisons des formations chaque mois pour aider ceux qui le souhaitent à faire une expérience heureuse sur les marchés financiers.

Depuis janvier 2016, nous avons reçu et formé plus de 300 personnes. Nous serions ravi de vous recevoir et répondre à vos questions sur la SIB et toute autre valeur.

Pour plus d’infos envoyez nous un message