EDUCATION FINANCIERE: POURQUOI LES DIVIDENDES PROGRESSENT PLUS VITE QUE LES SALAIRES POUR UNE ENTREPRISE DONNEE
De 2010 à 2018, l’enveloppe allouée aux dividendes à la Société Ivoirienne de Banque (SIB) est passée de 2,6 milliards à 14 milliards. Dans le même temps, l’enveloppe des salaires est passée de 6 milliards à 12 milliards.
A la suite de notre article de la semaine dernière sur l’évolution des salaires et le coût de la vie, nous avons reçu de nombreuses questions dont celle-ci POURQUOI LES DIVIDENDES PROGRESSENT PLUS VITE QUE LES SALAIRES DANS UNE ENTREPRISE?
Tel sera le thème de notre article de ce jour.
Pour mieux comprendre, rappelons quelques fondamentaux
Le salaire résulte d’un accord entre un employeur et un travailleur. Il est lié au temps de travail et aux services fournis par le travailleur. Le salaire n’est pas directement lié à la performance de l’entreprise ou à ses profits. Ainsi quand le chiffre d’affaires d’une entreprise baisse ou quand elle subit des pertes, elle est dans l’obligation de payer ses salaires. Elle ne peut légalement se déroger à cette obligation vue que le salarié a réalisé sa contrepartie c’est à dire TRAVAILLER.
Le dividende est la partie du bénéfice de l’entreprise allouée à la rémunération des actionnaires. Il n’est pas lié à un temps de travail ou à une prestation à fournir. Il est payé de droit aux propriétaires de l’entreprise comme rémunération du capital placé et du risque encouru en créant l’entreprise. Ainsi quand, l’entreprise a de bonnes performances, les actionnaires reçoivent de plus en plus d’argent chaque année.
Prenons le cas de la SIB (Société Ivoirienne de Banque)
En 2010, la SIB a engrangé 24,2 milliards de revenus. Elle a payé ses différentes charges dont les salaires à hauteur de 6 milliards. Au final, elle a réalisé un bénéfice de 6 milliards. De ce bénéfice, elle a prélevé 2,6 milliards pour les dividendes et le reste a été mis en réserve.
En 2018, la SIB a engrangé 65,9 milliards de revenus. Elle a payé ses différentes charges dont les salaires à hauteur de 12 milliards. Au final, elle a réalisé un bénéfice de 24,3 milliards. Suivant le principe évoqué plus haut (le dividende est lié au bénéfice de l’entreprise, on peut supposer que les dividendes connaîtront une hausse comparable à celle du bénéfice. Effectivement la SIB a partagé 14 milliards à ses actionnaires au titre des dividendes en 2018.
Autrement dit les actionnaires de la SIB ont reçu plus d’argent que les salariés de la SIB en 2018 sans fournir d’efforts particuliers.
QUE RETENIR?
Le dividende est lié aux performances de l’entreprise ainsi il peut croître à l’infini tant que celle-ci a de bonnes performances. C’est le cas des dividendes de COCA COLA qui progressent chaque année depuis 1972
A l’opposé, le salaire résulte d’un accord entre parties pour une prestation donnée. Ainsi, l’entreprise n’est pas obligée d’améliorer la rémunération des employés alors que ces derniers réalisent plus ou moins le même travail. Dans la pratique, les employeurs modifient de temps à autre les salaires pour améliorer la motivation et limiter la fronde sociale mais cette hausse n’a rien de comparable à celle des dividendes.
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