LES ECHOS DE LA BRVM – MARS 2107

LES ECHOS DE LA BRVM – REVUE MENSUELLE – MARS 2017

Le premier trimestre de l’année 2017 vient de s’achever et la note a été plutôt salée pour les investisseurs de la BRVM. Les deux indices du marché ont terminé dans le rouge. L’indice BRVM-Composite, indice de référence a présenté une baisse de 2,14% moins grave que celle de l’indice BRVM-10 qui a chuté de 3,89%.

I – ANALYSE SECTORIELLE

En analysant les indices de chaque secteur du marché du 30 décembre 2016 au 31 mars 2017, on note:

Une baisse de 12% de l’indice BRVM-industrie

Une baisse de 2% de l’indice BRVM-Services publics

Une hausse de 12% de l’indice BRVM-Finances

Une baisse de 22% de l’indice BRVM-Transport

Une baisse de 14% de l’indice BRVM-Agriculture

Une baisse de 22% de l’indice BRVM-Distribution

Une baisse de 23% de l’indice BRVM-Autres secteurs

A première vue, on peut constater que tous les secteurs sont en repli à l’exception du secteur FINANCES. Certaines baisses sont légères (Services publics) mais d’autres sont plus prononcées (Transport, Distribution, Autres secteurs). Pour rappel, au 31 mars 2016, le marché était en hausse (+3,46% pour l’indice BRVM-Composite) avec seulement un secteur en repli (celui des AUTRES SECTEURS). Dans le même ordre d’idée, en comparant les deux périodes, il apparait que 62% des titres cotées étaient en baisse au 31 mars 2017 contre 50% au 31 mars 2016.

Comment peut-on expliquer cette tendance baissière? Prenons un exemple avec le secteur INDUSTRIE.

Le secteur INDUSTRIE est composé de douze sociétés (SICABLE – FILTISAC – NEI – NESTLE – CROWN SIEM – AIR LIQUIDE – SOLIBRA – SMB CI – SITAB – UNILEVER – UNIWAX – TRITURAF CI) dont une la TRITURAF CI dont la cotation a été suspendue. Dans ce secteur, seules trois compagnies (NESTLE, CROWN SIEM et SMB) sont en plus-value depuis le début de l’année. Ainsi la baisse constatée dans ce secteur est due à la méforme des titres: SICABLE, FILTISAC, NEI CEDA, AIR LIQUIDE, SOLIBRA, SITAB, UNILEVER et UNIWAX.

Concernant la SICABLE, les données d’exploitation fournies par l’entreprise entre 2016 et 2017 présentent une baisse de l’activité qui pourrait expliquer le repli du titre.

Au 1er semestre 2016, le chiffre d’affaires était en baisse de 29,5% et le résultat net avait chuté de 53%. Ces chiffres ont été publiés le 20 octobre 2016. A cette date, l’action se négociait à ce moment autour de 87 000. De cette date au 31 mars 2017, l’action a continué sa chute entamée plutôt en 2016. Ce repli a été renforcé car à notre connaissance, aucune information économique disponible ne permet d’appréhender une relance de la croissance dans cette entreprise. La baisse de l’activité constatée au 1er semestre s’est confirmée en fin d’année. Les chiffres définitifs de 2016 publiés le 27 février 2017 présentent une baisse du chiffre d’affaires de 20,4% et du résultat net de 15% environ. L’action qui cotait à 78 000 l’unité à cette date s’est repliée à 63 000 au 31 mars 2017 malgré l’annonce d’un dividende en hausse (2000 contre 1200 l’an dernier) et un projet de fractionnement suivant un rapport de quarante actions nouvelles pour une action ancienne. Au final, l’action accuse un repli de 28% depuis le début de l’année.

Concernant FILTISAC, les données d’exploitation fournies entre 2015 et 2016 et la situation dans le secteur CAFE-CACAO en 2017 expliquent en beaucoup de points le repli constaté.

Le 30 novembre 2015, FILTISAC a publié ses chiffres du 1er semestre 2015. Ceux présentaient une hausse de 34% du chiffre d’affaires mais surtout une forte progression du bénéfice net (+54%). Les bonnes perspectives de croissance que ces chiffres présageaient ont entrainé une forte activité sur le titre. Entre novembre et décembre 2015, 231 832 actions FILTISAC ont été échangé soit près de 40% du volume de toute l’année 2015 avec un cours stable jusqu’en fin 2015 (autour de 30 000).

Le 19 avril 2016, FILTISAC a communiqué ses chiffres définitifs pour l’an 2015 et à la surprise générale, le résultat net global avait à peine progressé (+1,73%). Cette première déception marque le début de la baisse du titre. De 32 000, l’action s’est replié à 28 500 le 22/06/2016, date de publication des résultats du 1er trimestre 2016. Ces chiffres présentaient une forte contraction de l’activité. Le résultat net était en baisse de 83%. La baisse du titre constatée précédemment s’est accentuée et l’action a touché le seuil de 23 000 en fin octobre 2016. Le 31 octobre 2016, FILTISAC a présenté son rapport d’activité du 1er semestre 2016 dans lequel le résultat net était en repli de 99%. L’action a touché le seuil de 20 000 l’unité le 07 novembre 2016 avant de se reprendre. Les chiffres du 3e trimestre, bien moins alarmants que ceux du semestre précédent (baisse de 60%) et le paiement d’un dividende complémentaire ont aidé à stabiliser le titre autour de 21 500 en fin 2016 soit une baisse de 33% depuis l’annonce des résultats définitifs de 2015.

En ce début d’année 2017, les tensions dans le secteur du cacao font craindre aux investisseurs une année 2017 encore difficile pour FILTISAC. Pour rappel, 40% du chiffre d’affaire de FILTISAC est réalisé par le département SAC DE JUTES qui couvre entre autres des cultures comme le cacao, le café et l’anacarde. Cette situation a favorisé probablement la poursuite de la chute entamée depuis 2016. Au 31 mars 2017, l’action a perdu 23% par rapport à son cours de début 2017. A l’heure où j’écris cet article, FILTISAC n’a pas encore publié ses chiffres définitifs pour 2016 mais l’action s’est encore replié et présente une baisse de 40% par rapport à son cours en début d’année.

Les autres compagnies du secteur ont connu elles aussi une année 2016 difficile à l’exception d’UNIWAX et SOLIBRA. Ces deux valeurs présentent une activité en croissance d’après les états périodiques fournies en 2016. Toutefois, la concurrence advenue dans le secteur de la brasserie et la politique peu généreuse d’UNIWAX en termes de dividende peut expliquer que ces valeurs soient un boudées par les investisseurs. Cela pourrait se corriger dans les mois à venir si les performances définitifs de 2016 s’avèrent bonnes et si ces valeurs sont sous-valorisées.

II- LES PLUS FORTES VARIATIONS

Le podium des plus fortes baisses au 1er trimestre est occupé par :

TRACATAFRIC MOTORS (-43%).

Aucune information nouvelle ne nous ait parvenu. Par conséquent, nous reconduisons notre analyse de janvier et février 2017 sur ce titre.

SICOR (-41%),

Aucune info nouvelle. Analyse de février 2017 reconduite.

SERVAIR ABIDJAN (-38%). La baisse entamée depuis le début du mois d’octobre 2016 se poursuit. En cause, de mauvaises performances enregistrées au 1er semestre 2016 (baisse de 46% du résultat net) et un titre surévalué par rapport à sa moyenne historique et sa moyenne sectorielle. Les chiffres définitifs de 2016 qui ont été publiés le 07 avril 2017 présentent une baisse de 34% du résultat net et un dividende en repli de 45%. Ces chiffres pourraient contrarier la timide reprise qui a été constaté en ce début de mois d’avril.

Le podium des plus fortes croissances est encore une fois occupé par un trio bancaire.

BOA SENEGAL (+58,4%). C’est la surprise de ce mois. La filiale sénégalaise du groupe BANK OF AFRICA occupe la 1ère place du podium de la croissance avec une hausse de plus de 58% alors qu’en fin février, elle n’était qu’à +10%. Trois éléments peuvent expliquer cette situation. En premier lieu, Son bénéfice net a progressé de 95% de 2015 à 2016. En outre, elle a soumis un projet de distribution d’actions gratuites (une action nouvelle pour une action ancienne détenue) à ses actionnaires, projet à discuter lors de la prochaine assemblée générale. Enfin, contrairement aux autres filiales de la BOA (à l’exception de BOA MALI), son cours est plutôt abordable pour les investisseurs (57 000 à la date de publication des résultats).

BOA BURKINA (+47%). Le N°2 burkinabé du secteur bancaire occupe la seconde place du podium pour le second mois consécutif. La hausse entamée le mois dernier s’est poursuivie probablement nourrie par les bons résultats de la banque (résultat stable dans un contexte difficile au Burkina) et surtout par un projet de distribution d’actions gratuites dans les mêmes caractéristiques que celui de BOA SENEGAL.

Nous trouvons sur la 3e marche à égalité BOA MALI et CORIS BANK (+32,4%).

Le N°2 du secteur bancaire au Mali reste sur une bonne croissance (+32,5%) mais perd la 1ère place du podium occupée en Février 2017. Ces bonnes performances en 2016 (résultat net en hausse de 32%) et un dividende plutôt généreux ont été occultés par l’absence d’actions gratuites à distribuer aux actionnaires comme les autres filiales du groupe. Cela pourrait expliquer son repli vers la fin du mois de mars qui s’est poursuivi depuis le début de ce mois.

Le dernier arrivé à la BRVM maintient ces bonnes performances en ce 1er trimestre. Le groupe bancaire burkinabé de M. NASSA enregistre une hausse de 32% depuis le début de l’année. Elle a gagné 16 points de croissance par rapport à son niveau en fin janvier 2017. (+16%)

III- EVENEMENTS SUR VALEURS

Nous avons reçu cinq résultats de fin d’exercice dans ce mois de mars 2017. Il s’agit de celui de la BOA BENIN, BOA BURKINA, BOA SENEGAL, BOA COTE D’IVOIRE et BOA MALI. Cela se rajoute aux trois résultats reçus en février 2017 relatifs à la SICABLE, la SONATEL et ONATEL. Au 31 mars 2017, 8 sociétés sur 42 ont communiquées leurs résultats. Ce chiffre est meilleur que celui de 2016. En effet l’an dernier à pareille époque, seules 6 sociétés avaient publié leurs chiffres. Comparée à l’an dernier, UNIWAX, la SODECI et BOA NIGER sont en retard tandis que la SICABLE et certaines filiales de la BOA ont progressé dans leur délai de publication d’informations.

S’ils conservent leurs timings de l’an dernier, nous pourrions recevoir en ce mois d’avril les chiffres de SOLIBRA – BOLLORE – ECOBANK – SITAB – SERVAIR – FILTISAC –TOTAL CI – SOGB – SGBCI

Merci de nous avoir suivis. Si vous voulez aller plus loin sur le sujet, L ECOLE DE LA BOURSE vous propose deux rdv

29 avril : LES ATELIERS DE LA BOURSE, programme pour épargnants et investisseurs novices

06 mai : LE CAFE DE LA BOURSE, programme de renforcement de capacités pour investisseurs.

Pour plus d’informations sur nos programmes, envoyez un message à un membre de l’Equipe (Brice Kouao, Rolande Latte, Kouamé Israel, Reine Ettien). Bonne semaine sainte.

LES ECHOS DE LA BRVM

Revue du mois de MARS 2017

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