H.S N°01: UN MUSULMAN PEUT IL INVESTIR EN BOURSE ?

HORS SERIE N°01: UN MUSULMAN PEUT IL INVESTIR EN BOURSE ?

Pour répondre à cette question, il faut en premier lieu clarifier deux points :
Qu’est-ce la bourse et quels sont les produits qui y sont vendus ?
Quels sont les interdits relatifs aux transactions financières stipulés par le coran ?

Qu’est-ce la bourse et quels sont les produits qui y sont vendus ?
La Bourse est un marché qui organise la rencontre entre ceux qui souhaitent se procurer des fonds et les épargnants qui désirent placer leurs ressources dans des valeurs mobilières. Il existe de multiples valeurs mobilières mais les plus courantes sont les titres représentants des droits d’associés (actions) ou de prêts à long terme (obligations).
Une action est un titre représentatif d’un droit de propriété sur une fraction du capital social d’une entreprise. Un actionnaire est donc propriétaire d’une entreprise à hauteur de la valeur de ses actions. La propriété d’une action donne un droit au dividende dont le montant dépend des bénéfices de l’entreprise et de sa décision de les distribuer.
Une obligation est un titre de créance. Son émetteur emprunte une somme qu’il s’engage à rembourser à une échéance fixée à l’avance. L’investisseur qui achète une obligation est un créancier, et a droit en contrepartie à une rémunération (l’intérêt, fixé au moment de l’émission), qui est versée pendant toute la durée de l’emprunt.

Quels sont les interdits relatifs aux transactions financières stipulés par le coran ?
En règle générale, toute transaction qui repose sur un des principes suivants est interdite en Islam :
« AL RIBA » : « Al Ribâ » désigne, au sein d’une transaction, tout surplus ou avantage sans équivalent de service (considéré comme tel dans la législation islamique) rendu. Parmi les formes de « Ribâ » interdits par le Qour’aane et la Sounnah, on trouve le « Ribâ An Nasîa » (somme payée pour l’usage de capitaux empruntés ou en contrepartie d’un rééchelonnement dans le paiement d’une dette) et le« Ribâ al Fadhl » (vente ou échange d’un bien contre un autre de même nature avec un surplus).
« AL QIMAR » : Il s’agit de toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend d’un événement aléatoire. C’est notamment ce principe que l’on trouve dans les jeux de hasard et les pariages avec mise.
« AL GHARAR » : Transaction dans laquelle il y a tromperie ou ignorance sur l’objet du contrat. La vente « Gharar » est celle dont on ne sait pas si l’objet existe ou non, ou on ne connaît pas quelle est sa quantité ou s’il sera possible de la livrer ou non.
C’est donc en prenant ces principes en considération que les juristes musulmans se sont prononcés par rapport au caractère licite ou illicite des nouveaux produits financiers qui existent actuellement
Quels titres sont licites pour l’épargnant privé musulman ?
L’OBLIGATION: Elle  représente une fraction d’un prêt à intérêt. En conséquence il n’est pas permis en Islam de procéder à ce genre d’investissement. Toutefois, de plus en plus, certaines obligations sont conçues dans le respect des principes islamiques. On parle de sukuk.
L’ACTION: Il est permis au musulman d’acheter des actions d’une société cotée en bourse On peut les acheter et les vendre sous les conditions suivantes :
Premièrement l’activité principale de l’entreprise émettrice de l’action considérée doit être licite (pas d’actions de sociétés dont l’objet principal est la production d’alcool, le jeu de hasard etc).
En second lieu, en raison du fait que la plupart des entreprises ont recours à l’intérêt, il convient de signifier à l’entreprise par écrit qu’on ne lui délègue pas le pouvoir de procéder à ce genre de transactions. Ensuite on calcule la part de l’intérêt dans le dividende et on la donne pour la charité afin de purifier tous dividendes. Ce don n’aura pas valeur de Zakat (aumône légale) ni de Sadaqah (charité). Les plus-values doivent également être purifiées de leur part illicite (part d’activité illicite de l’entreprise).
Troisièmement, tant que l’argent rapporté à la société par l’émission de titres n’a pas été investi dans du matériel ou des marchandises, l’action ne peut être revendue à un prix supérieur ou inférieur au prix de départ, même si elle est côtée plus ou moins. En revanche, si une partie de l’argent rapporté a déjà été investi, dans ce cas il sera permis de revendre l’action au prix du jour.
QUE RETENIR ?
Selon ces recherches, il semblerait que l’investissement en bourse soit autorisé pour les musulmans à condition qu’ils se tiennent éloignées des obligations traditionnelles, des activités illicites et de la spéculation. Cela correspond en gros à un investissement sur des valeurs de rendement (c’est à dire qui paient des dividendes) que le musulman conservera sur une période plus ou moins longue avant de pouvoir les revendre.
Je ne suis pas musulman mais cette question a attiré ma curiosité et j’ai voulu vous donner quelques éléments de réponse. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter les articles sur lesquels j’ai travaillé en lien à cet article ou  votre guide spirituel.

Merci de nous avoir suivi et à très bientôt sur L’ECOLE DE LA BOURSE.

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